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jeudi 19 janvier 2017

Rétrospective Frank Capra à la Cinémathèque Française (Paris) jusqu'au 27 février 2017



Frank Capra est de ces cinéastes qui ont fait corps avec l'Amérique, sa culture et ses valeurs. Si son œuvre est dominée par les grandes « comédies démocratiques » des années Roosevelt, son abondance réserve bien des surprises : burlesques et drames muets, météores d'avant le code Hays, documentaires propagandistes ou scientifiques. Et le sourire du conte cache doutes et contradictions.

Il faut sans cesse redécouvrir Capra, trop souvent réduit à une image simpliste complaisamment entretenue par lui-même : celle d'un immigrant self-made man incarnant le rêve américain, chantre et ambassadeur de son pays d'adoption, auteur classique de comédies sentimentales et optimistes jusque dans la gravité de leur propos politique. Rien là n'est vraiment faux ; tout est à nuancer.
Cinéaste comique ? Certes, il a débuté comme gagman pour Hal Roach et Mack Sennett. Mais quand son homologue McCarey dirige Laurel et Hardy, Capra devient scénariste et réalisateur auprès de Harry Langdon, le moins frénétique et peut-être le plus névrotique des burlesques, pour des films hantés par la mélancolie (Papa d'un jour) voire des pulsions de mort (Sa dernière culotte). Par la suite, il va réaliser de purs mélos (Amour défendu, mais aussi, malgré sa truculence, Grande dame d'un jour) et surtout brouiller la mince frontière qui sépare la comédie du mélodrame : c'est une question de traitement, de point de vue sur les événements, mais aussi de basculement possible, soit vers le tragique, soit vers un happy end souvent volontariste.

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