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lundi 14 mars 2016

Concours Cinéduc analyse et critiques de films 2015-2016, critique Marguerite

Concours Cinéduc analyse et critiques de films 2015-2016 : critique gagnante

Marguerite, film de Xavier Giannoli

Titre de la critique : Le ridicule c’est sérieux !

Marguerite est une baronne qui ne vit que pour le chant et collectionne partitions originales, costumes de divas et tableaux vivants. Elle donne tout d'elle même lorsqu'elle chante. Le problème, c'est sa voix «divinement» fausse.
Cette fiction est inspirée par la personnalité de Florence Fester Jenkins, milliardaire américaine morte il y a près de soixante dix ans. Giannoli a eu la bonne idée de transposer l'histoire dans le Paris des années 1920 où il reprend ses thèmes favoris, la supercherie et le mensonge. Mais à la différence de ses précédents films où l'imposteur est conscient de ses tromperies, Marguerite se croit réellement talentueuse et elle ne feint pas d'aimer la musique. Son public et son entourage l'applaudissent et se gardent bien de lui dire la vérité. Entourée de lâches et d'hypocrites elle frôle sans cesse le ridicule mais jamais elle n'y tombera, bien au contraire. Ce personnage qui nous fait penser au comique à la Molière n'est jamais banal : elle vit dans l'illusion, être une diva adulée par le public et aimée par son mari. Marguerite nous dit, «exister, c'est insister». Les pannes à répétition de la voiture de Georges appuient cette idée ! Marguerite fait penser au personnage de François Pignon dans le film «Le Dîner de cons» : qui tire les ficelles ? Qui au final berne tout le monde ?
On a adoré le rôle de chaque personnage : le mari infidèle, lâche et qui a honte de sa femme. Le majordome au rôle ambigu, celui qui entretient l'illusion, ou encore le personnage ambivalent d'Atos Pezzini, le professeur de chant. Autant de caractères que de personnages, autant de portraits que de profils différents. On reste sans voix !
Catherine Frot incarne très bien le rôle de Marguerite. Elle habite son personnage. Elle joue à merveille la fragilité et nous fait osciller entre malaise et compassion, entre émotion et tristesse, entre sérieux et envie d’esquisser un rire moqueur. Tout au long du film, on suit sa persévérance, son ambition, sa détermination. La couleur et la luminosité sont très bien ajustées. La musique va à merveille : un régal pour les yeux et pour les oreilles !
Cette tragédie en 5 chapitres ressemble à un feu d'artifice. Le bouquet final est beau et stupéfiant. Ce film nous fait réfléchir parce qu'il traite des thèmes de la vérité, du mensonge, de la sincérité et de l'amour; il pose surtout à notre avis une question existentielle : «faut il rêver sa vie ou vivre son rêve ?» Marguerite a choisi !

Collège Lucie Aubrac, Grenoble
Nom du professeur : M. OUERHANI
Noms et prénoms des élèves : BEN-AZIB Fatma, RAMBAUD Presillia, YASSAD Ahlem

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