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jeudi 21 mai 2015

Cannes Ecrans Juniors Mai 2015 : les critiques des films par les élèves gagnants du concours Cinéduc

Critique du film Casa Grande de Pedro Sotero (Brésil, 2014) : Casa Grande, prison dorée pour un adolescent en crise.

A Rio de Janeiro, Jean, 17 ans, issu d’une famille aisée, se cherche. Coincé dans cet espace clos, la Casa du titre, et en pleine crise, il tente de se libérer de l’emprise de son père. Sa famille doit également faire face à d’importantes difficultés financières. Leurs chemins se croisent, s’entrecroisent et se heurtent. Où vont-ils aboutir ?
Un homme d’apparence aisée éteint les lumières de son immense demeure. Le film débute. Ce geste on ne peut plus banal crée une atmosphère oppressante : la musique se tait, l’obscurité se fait et il trèbuche.
Un adolescent, son fils Jean, éclaire alors sa chambre, comme s’il devait s’émanciper de cet espace clos qui l’étouffe.
Tout au long du film, le spectateur suit alors la dégringolade à la fois matérielle et morale de cette famille dont les valeurs éclatent comme le dit si bien la domestique noire.
Même la petite sœur Nathalie est tellement déterminée à exister face à ce père qui l’ignore qu’elle va jusqu’à voler ses propres parents qui ne lui donnent plus son argent de poche.
Cet argent qui manque oblige Jean à prendre le bus pour la première fois pour se rendre au lycée suite au licenciement du chauffeur Severino. Les nombreuses sequences de classe nous ont un peu lassés à cause du sentiment de répétition qu’elles nous inspiraient. Mais c'est dans ce bus qu’il va découvrir l’existence tangible des autres, cette mixité sociale qu’il n’a jamais soupçonnée. Il va également expérimenter la proximité avec une fille, Louisa. Car Jean est à l’âge où il aspire à devenir homme.
Cette renconte pourrait l’y aider mais Louisa n’appartient pas à son monde et a une certaine idée , et expérience, des clivages de la société dans laquelle elle vit. Ce qui l’amène à s’opposer violemment au père de Jean. Jean prend alors conscience des prises de position arbitraires et artificielles de son père.
Il abandonne alors ses études et part à la recherche de vraies valeurs. Il retrouve en Sévérino, son ancien chauffeur, le père de substitution qui l’a accompagné toute son enfance. Que cette rencontre émouvante ait lieu dans les favellas qui surplombent Rio de Janeiro n’est pas anodin.

Critique rédigée par Jasmine, Louane, Inés de l’Ecole des pupilles de l’air ; de Emma, Hubert, Laurena du Collège jean Macé de Portes lès Valence ; et de Mélissa, Johanna et Tristan du Collège de Belledonne.

Critique du film Marina de Stijn Coninx (Italie Belgique, 2013) : Un biopic trop mariné

Le jeune Rocco (et sa petite famille Calabraise) fraichement débarqués dans le climat hostile de la Belgique peine à s’intégrer dans cette société où la langue et les coutumes sont si différentes. Arrivera-t-il à s’affirmer, lui et son accordéon ?
Ce film, basé sur une histoire vraie, a toutes les cartes en mains pour séduire un large public. Rocco est un personnage battant qui va au bout de son rêve. Il va affronter le regard et l’hostilité des autres qui ne le considèrent que comme un étranger. Il va également devoir s’opposer à son père, mineur de fond, qui porte avec lui le poids des traditions familiales.
Il va refuser d’aller travailler avec lui mais une longue séquence le montre pourtant contraint de l’accompagner au fond de la mine qui n’est pas sans nous évoquer Germinal.
Cependant, si comme nous vous ne connaissez pas la chansonnette Marina, vous vous surprendrez à la fredonner malgré vous en sortant comme l’ont fait avant vous des générations d’auditeurs.
Par contre nous aurions aimé que l’utilisation de la musique se fasse plus discrète dans le reste du film. De façon artificielle le réalisateur nous tire des larmes en abusant des gros plans soulignés par des accords répétitifs quand de façon prévisible, Rocco s’oppose violemment à son père. Mais elle nous gène encore plus chaque fois que Helena, la blonde belge apparaît, tantôt perverse, tantôt godiche.
C'est dommage parce que nous avons trouvé intéressant le travail de reconstitution des années 1950 s’appuyant sur les décors, les costumes et les couleurs. Nous avons apprécié le côté rétro apporté par les Vespas (que nous ne connaissions pas) et les coiffures improbables.

Critique rédigée par Jasmine, Louane, Inés de l’Ecole des Pupilles de l’Air ; de Emma, Hubert, Laurena du Collège Jean Macé de Portes lès Valence et de Mélissa, Johanna et Tristan du Collège de Belledonne.

Critique du film La Forteresse d'Avinash Arun (Inde, 2014)

Chinu, seul sur la plage, fixe au loin la mer agitée et en mouvement continuel comme sa propre vie : les déménagements incessants dûs au travail de sa mère l'oblige à s'adapter a des realités toujours nouvelles. Mais ce que Chinu désire avant tout c'est un lieu stable qu'il pourra considérer comme sa maison. Chinu commence à s'intégrer dans le vilage où il vit grâce aux liens qu'il tisse avec les enfants du lieu. Ensemble, ils s'aventurent dans une forteresse abandonnée qui se dresse sur la mer où il se perdra mais par la suite deviendra symbole d'une union solide qui survivra à leur separation.
Une superbe mise en scène peint une Inde immergée dans la nature et en souligne les aspects culturels. Même si l'histoire manque de coups de théâtre, elle se révèle être simple et linéaire, c'est un véritable parcours de maturation qui poursuit le protagoniste du film. Des images suggestives et des effets sonores originaux donnent au film un exemple de poésie cinématographique.

Critique rédigée par les élèves du collège de Pavie, dans le cadre du Comenius Regio Les Images croisées.

Critique du film Petite sœur de Sanna Lenken (Suède Allemagne, 2015)
sous forme de portrait chinois écrit par Emma, Melissa et Jasmine.


Si je devais retenir de ce film une scène, ce serait celle de la cabane lorsque les parents de Katja la forcent à manger et à boire de l’eau : elle nous a beaucoup choquées.
Si je devais retenir de ce film une image, ce serait celle qui se trouve dans la séquence finale à l’hôpital : les deux sœurs sont front contre front, superbe image de leur réconciliation.
Si je devais retenir de ce film une réplique, ce serait celle où Stella tient tête à son amie en disant :
Le garçon : « tu veux de la bière ? »
Stella : non je ne bois pas
Son amie : « arrête de faire la relou » !
Stella : « non mais je ne bois pas, et toi non plus »
Cette dernière réplique monte parfaitement sa force de caractère.
Si je devais retenir de ce film un personnage, ce serait Stella qui est suffisamment forte pour s’interposer entre sa grande sœur et ses parents lors de la scène que nous avons retenue plus haut.
Si je devais retenir de ce film une couleur, ce serait le blanc de la patinoire qui est l’endroit où des événements dramatiques se déroulent.
Si je devais retenir de ce film un son, ce serait les sanglots de la grande sœur lorsque nous comprenons qu’elle est gravement malade. Nous éprouvons alors de la compassion pour elle.
Si je devais retenir de ce film un thème, ce serait la relation très forte qui unit les deux sœurs. Elle est indestructible et éternelle.
Si je devais retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la patinoire. C''est là que notamment la grande sœur s’évanouit sur la glace devant sa petite sœur et que nous envisageons enfin une issue possible.
Si je devais retenir de ce film un sentiment, ce serait la compassion que nous éprouvons envers les différents personnages , les deux sœurs (surtout Stella qui éprouve beaucoup de difficulté à rivaliser avec sa grande sœur) et aussi les parents.
Si je devais retenir de ce film une impression, ce serait le malaise face au voyeurisme qui nous fait découvrir dans le regard de la petite sœur qui se glisse presque sous la porte des toilettes pour nous faire découvrir la façon dont elle se fait vomir.

Critique du film Petite sœur de Sanna Lenken (Suède Allemagne, 2015)
sous forme de portrait chinois écrit par Hubert, Tristan et Louane.

Si je devais retenir de ce film une scène, ce serait lorsque les parents , en tentant d’alimenter de force leur fille Katja la font fuir. Nous nous sommes sentis mal à l’aise parce que nous avoins l’impression qu’ils la torturaient au lieu de lui venir en aide. Il est vrai qu’ils étaient démunis et désespérés.
Si je devais retenir de ce film une image, ce serait celle où Stella tient Katja évanouie dans ses bras à la patinoire. Nous assistons alors à l’une des plus belles scènes d’amour fraternel du film. Stella y tient alors le rôle d’un ange gardien de sa grande sœur.
Si je devais retenir de ce film une réplique, ce serait lorsque Stella décrête : « J’ai mûri » Cette réplique est prononcée à deux reprises mais nous ne retenons surtout que la dernière parce qu’elle correspond à ce que nous ressentons nous-mêmes.
Si je devais retenir de ce film un personnage, ce serait celui de Katja la grande sœur : nous la sentons fragile malgré sa volonté d’exceller et nous éprouvons peu à peu un sentiment de pitié envers elle.
Si je devais retenir de ce film une couleur, ce serait le rose, le rose du blouson que Stella porte en permanence où sont représentés deux patins à glace entrelacés.
Si je devais retenir de ce film un son ce serait lorsque Katja se fait vomir alors que le spectateur reste derrière la porte. Ce n’est que par ce bruit que nous comprenons ce qu’elle fait.
Si je devais retenir de ce film un thème, ce serait l’anorexie, cette façon de « se laisser mourir » comme le dit Stella en refusant de s’alimenter.
Si je devais retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la patinoire, là où Katja s’entraîne jusqu’à l’épuisement, là aussi où nous assistons aux efforts et à l’acharnement de Stella à égaler sa sœur mais aussi à rendre son professeur fier d’elle.
Si je devais retenir de ce film un sentiment, ce serait l’amour fraternel. Même si les deux sœurs se disputent souvent, elles s’aiment comme le montre la dernière scène.
Si je devais retenir de ce film une impression ce serait un profond trouble. Nous sommes ressortis bouleversés, parfois la larme à l’œil, parfois choqués, parfois attendris.

Critique du film Petite sœur de Sanna Lenken (Suède Allemagne, 2015)
sous forme de portrait chinois écrit par Johanna, Mélissa et Tristan .

Si je devais retenir de ce film une scène, ce serait celle au cours de laquelle les parents de Katja la forcent désespérément à boire une goutte d’eau. Nous ressentons alors profondèment sa détresse et la gravité de la situation.
Si je devais retenir de ce film une image, ce serait celle où les deux sœurs se tiennent front contre front sur le lit d’hôpital ; Nous ressentons alors clairement l’amour qu’elles éprouvent l’une pour l’autre malgré leur déchirement.
Si je devais retenir de ce film une réplique, ce serait : «  mange s’il te plaît ».Les parents semblest vvraiment impuissants face à la maladie et en arrivent à l’implorer. La réponse de Katja : Non, je ne peux pas est aussi révélatrice de sa solitude et de son désespoir.
Si je devais retenir de ce film un personnage, ce serait celui de la petite sœur. D’une part parce que nous considérons qu’elle est l’héroine du film. D’autre part parce que la caméra ne la quitte pas et que c'est par elle, par son regard ou par son point de vue que nous vivons cette histoire.
Si je devais retenir de ce film une couleur, ce serait en fait deux couleurs opposées. Des couleurs chaudes qui dépeignent souvent la petite sœur d’une part mais aussi des couleurs froides qui caractérisent l’univers dans lequel elle évolue.
Si je devais retenir de ce film un son, ce serait les sanglots de Katya : notre émotion est à son comble. Mais il y a aussi les bruits que font Stella ou ses parents lorsqu’ils croquent les biscuits ou céréales. Ces bruits nous rappellent constamment que l’un des thèmes du film tourne autour de la nourriture, source de plaisir pour la petite sœur et source de douleur et d’angoisse profonde pour la grande sœur.
Si je devais retenir de ce film un thème, ce serait l’épanouissement de Stella, qui ne vit au début du film que par rapport à sa grande sœur, mais qui progressivement s’émancipe et devient très forte et autonome malgré son jeune âge .
Si je devais retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la cabane en bois qui symbolise à la fois le bonheur familial passé mais aussi le déchirement individuel et familial présent.
Si je devais retenir de ce film une sensation, ce serait l’impression presque physique d’avoir mal aux tripes, de partager physiquement le mal-être de Katja.
Mais si je devais retenir de ce film une impression ce serait quand même l’ espoir : ces personnages vont probablement retrouver une vie normale.


A propos du film La Forteresse de Avinash Arun (Inde)

La force de grandir
A qui se fier, A qui se confier ?

Forcèment suivre sans crier
Objectif : horizon libéré
Renouveau remarqué sans fièvre
Tant qu’il y aura des poteaux
Et goûter aux pistes inexplorées
Rareté des perles lourdes de vie
Elégance et dignité
Sans raz-de-marée, passer, accepter
Sur les vagues devenir sûr de soi
Equilibre assuré par la citadelle des amis.

Lent, parfois long, on s’installe dans une atmosphère paisible
Attendrissant, on se prend d’affection pour un personnage en perte de repères
Fort en sentiments. Drôle… Ah la scène du professeur qui rappelle à l’ordre un élève avec une craie
Original, c'est une découverte. On y voit la culture, les repas au ras du sol, les saris raffinés
Replié sur lui-même, le protagoniste de 10 ans est tel une forteresse
Transformé, on suit son parcours
Emouvant, chaque enfant de la bande cache une blessure et pousse un cri que personne en semble entendre
Raplapla, le film manque cruellement de rebondissements
Emouvant, on est bercés par la musique traditionnelle et douce
Saisissant, la métamorphose du personnage, bien que trop rapide
Simple et efficace
Eblouissant, on est plongés dans des paysages aux couleurs chatoyantes
Louane, Inés Jasmine

Les images resplendissantes
Authentique volonté du réalisateur sont des
Fresques colorées et splendides
On a aimé les vagues de musique
Rythmant les actions
Toujours expressives
Emotions au
Rendez-vous, scénario
En toute finesse, en toute
Simplicité, à dévorer des yeux
Sensations venant d’ailleurs
En somme, chaque plan est une carte postale.


Contribution de Sylvie

Casa Grande : Une narrative menée avec finesse
Tuer le père n’est pas une mince affaire

Maison de la réussite, domaine de rêve à deux façades, une vie de chien pour une vie de château ?
Jean, 17 ans, porté dans un berceau doré n’a qu’une hêt : faire le mur. Il n’est pas bien chez lui. Il lui faut casser la glace, casser la gueule à la loi des classes. Il cherche un père et ne trouve qu’un fuyant que la l’argent mine.
La trame narrative aborde le Brésil contemporain avec finesse, certes ce qu’il présente est complexe. La trame joue avec des pistes qu’il laisse aux mauvais films. Homme Jean deviendra par le forro et les valeurs des gens d’en bas, ses anciens domestiques. Il choisit d’échouer et d’aimer, il choisit l’espace exigu où le lieu humain se fout de l’apparence. Favela, la faveur est là.

Marina
Ce film trop léché est un biopic inutile. Il balance de plein fouet tous les clichés. Ainsi l’itinéraire d’un petit calabrais fait-il toc et puis flop. Jeu outré, décors et gros plans racoleurs. De la musique à la victoire, le Rocco est costaud mais sa vie laisse indifférent.

La Forteresse
Inde. Au loin est la forteresse, au loin est la force d’accepter de suivre une mère malmenée par son travail. Toujours nouveau, c'est avec une bande de copains comme échappés de « Stand by me » que le hèros accède à la forteresse.Les images lentes et très belles accueillent la nature, tout en délicat comme le jeu des comédiensqui révèle pudeur et dignité. C''est l’amitié qui forge le jeune homme.

Petite sœur
Comme une étoile dans l’ombre.
Stella est ronde, Stella s’en fout, Stella n’est pas une étoile du patinage artistique. C''est sa grande sœur, la championne. Elle excelle et ses tenues de compétition brillent de mille éclats. Pourtant entre régime compétition et entraînement, c'est la vie qui patine. Repousser ce dont petite sœur se goinfre, l’alimentation devient défiance puis torture.
Le film ne sombre pas dans le sujet douloureux et “petite sœur” n’est pas un cri, c'est une caresse complice à qui sait la vie.

Car Stella aime les insectes, écrit des poèmes cochons, apprend l’amour, aime un adulte et le teste. Avec elle le spectateur rit et suit confiantcelle qui tiendra par-delà le naufrage.


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